Vanessa Dazelle à l’œuvre : un dessin grandeur nature puis un gabarit de papier kraft précèdent le découpage du verre, la peinture et les émaux, la mise en plomb, l’assemblage. © Photo Photo Jean Weber
Vanessa Dazelle à l’œuvre : un dessin grandeur nature puis un gabarit de papier kraft précèdent le découpage du verre, la peinture et les émaux, la mise en plomb, l’assemblage. © Photo
Photo Jean Weber

C’est à Castelnau-Camblong, près de Navarrenx, qu’il faut se rendre pour admirer les tout derniers vitraux réalisés par Vanessa Dazelle, dont l’atelier de maître verrier ajoute sa touche d’élégance à la rue principale de Bidache. « En l’honneur de deux papes récemment canonisés, Jean XXIII et Jean-Paul II, un particulier qui a tenu à rester anonyme m’a commandé ces œuvres et les a offertes à la municipalité pour orner l’église du village », dit la jeune artiste.

Le geste est rare. « C’est la première fois que je traite une telle commande », souligne-t-elle. Sa profession ne vit heureusement pas que du mécénat. Sans négliger une œuvre personnelle et libre, elle traite toutes sortes de commandes. De la décoration intérieure à la restauration de pièces anciennes (un vitrail se révise tous les 60 ou 70 ans) en passant par des créations lumineuses d’inspiration religieu-se ou profane.

Initiée à l’âge de 11 ans par son grand-père, André Strauss, qui ne croyait pas que la femme soit l’avenir de la profession, Vanessa a bénéficié également de la formation de sa mère, Blandine Strauss-Testelin, et de son père, Bernard Dazelle. L’un et l’autre sont intervenus des centaines de fois sur les vitraux des églises du Sud-Ouest, d’Espagne, d’Italie et des États-Unis.

Au Qatar

« Pour ma part, j’ai travaillé à Doha, au Qatar, à adapter puis installer des vitraux du XIXe siècle dans la première église chrétienne du pays », précise-t-elle. « Ce travail était passionnant mais contraignant. La représentation de figures humaines étant proscrite, chaque vitrail ancien a dû être doublé d’un vitrail aux formes géométriques ». Du projet à l’installation finale in situ, nombreuses sont les étapes. Un dessin grandeur nature puis un gabarit de papier kraft précèdent le découpage du verre, la peinture et les émaux, la mise en plomb, l’assemblage. Vient enfin l’installation qui marie force physique et précision.

Certaines pièces pèsent 40 à 50 kg du mètre carré. Leur pose demande de l’énergie. Les prix, fondés sur de longues heures de travail, peuvent se montrer sans faiblesse. L’éventail est ouvert. Il va de 800 à 1 800 euros le mètre carré. « Sur les vitraux des papes, j’ai passé 200 heures », dit Vanessa Dazelle.

Article paru dans Sud-Ouest le 04/11/2014